dimanche 29 novembre 2009

Anouck Lemarquis de la Brosse

 
 
 
 
 
 
 

La défense est un lieu qui possède d’ores et déjà une forte iconographie : quartier actif, dynamique où l’on « se doit » de marcher vite, où l’on est souvent habillé en noir, où l’on est à la recherche la performance…
Dans cette effervescence urbaine au rythme rapide, mon regard s’est paradoxalement posé sur la « lenteur », sur les individus en décalage avec le rythme ambiant : personnes âgés, touriste, sans abris, « sans ressources », chanteuses congolaises, couples d’adolescents...
L’appareil photo est devenu un prétexte à la rencontre de « l’autre » : des « suivi » dans certains cas ou des discussions d’en d’autres situations, le parvis de la Défense est apparu sous un nouveau jour plus humain.
Un lieu finalement où la pause, la lenteur et l’inattendu ont aussi leur place parmi la puissance la consommation à outrance.
« L’extraordinaire » ne se trouve pas dans la hauteur des tours ou la superficie du centre commercial, mais plutôt dans les scènes de vie atypiques du quotidien, dans les lieux « invisibles ».
Il faut pour découvrir cette « face cachée » de la Défense aller à la rencontre des gens, prendre le temps de découvrir les gens et partager 15 minutes de leur vie.
Certains vous raconteront peut être des devinettes : « Pourquoi les poules ont des œufs et les coqs ont des ailes ? Parce que les poules ont besoin d’eux, et les coqs ont besoin d’elles »
D’autres vous demanderont de les emmener à la station de taxi la plus proche : «Je me perds tout le temps ici ».
Le parvis de la Défense est ainsi devenu une expérience à part entière, visuelle et poétique, une expérience du « décalage ».

Expérimenter. Déambuler. Regarder. Rencontrer. Photographier.

Mara Grozopoulou

 
 
 

Destination; Hauts de Seine ; Quartier d'ambiance particulière; Quartier d’Affaires; Défense ; Dalle ; Parvis; un espace monoculturel un espace plein du monde.

En sortant sur la Dalle les ambiances et même l’environnement me poussent carrément à admirer l’architecture vraiment étonnante des tours mais j’ai l’intention de la dépasser tout de suite.
Les foules de gens qui marchent m’attirent en m’invitant à les observer en plein détail.
Les gens, les usagers, les passants…
Cet espace, en essayant d’exprimer la grandeur d’un pouvoir me semble démesuré… Je cherche l’échelle humaine, la nouvelle urbanité…
Du coup les foules représentent la seule couleur dans cet espace un peu monotone et surtout monochrome. Leurs vêtements, leurs rythmes, leurs visages, leurs mouvements, leurs comportements en marchant traduisent souvent leur fonction dans l’espace.
L’échelle humaine s’exprime à travers de petits événements de la vie quotidienne qui se déroulent sur le parvis et se différencient selon les différents moments de la journée… 
Le groupe des touristes qui se trouve pour la première fois à la Défense et qui avait envie de se photographier devant la Grande Arche.
La femme qui jette un coup d'œil son petit boulot avant  d’entrer dans son bureau.
Les moments familiaux sur le parvis
Les mendiants
Petit déjeuner avant de commencer la journée au bureau
Les armées se baladent sur le parvis
Les deux différents niveaux de l'espace public: d’une part les passants non expressifs qui marchent vite sans observer et sans laisser leurs traces et de l’autre côté ceux qui expriment leurs pensées en marchant  et en déplaçant d'une manière particulière dans l'espace.
Les usages éphémères de la Dalle qui s’expriment à travers les différents petits commerçants qui sortent sur le parvis et qui donnent l’impression qu’on se trouve dans la rue.
Ces images, ces expressions au niveau du sol tentent-ils de favoriser une nouvelle urbanité pour la dalle?  Est-ce que cet espace public crée, comme tous les espaces publics plus ou moins vastes, un sentiment de communauté chez ses usagers…?

 


Lise Fournier




Mon travail photographique s’est focalisé sur la recherche d’ambiances sur le parvis de la Défense. Il s’agit d’ambiances traduisant l’atmosphère de la dalle à travers le mouvement et l’arrêt et qui visent à représenter la banalité sur le parvis.
Une première série de photographies se concentre sur les flux de travailleurs parcourant le parvis au petit matin. Ce sont des panoramas qui mettent en valeur les attitudes des usagers, tous penchés sur la dalle. Le parvis est également parcouru par de nombreux flux au moment de la pause déjeuner : les corps sont en mouvement et donnent lieu à de petites scènes.
Une seconde série de photographies isole des sujets en arrêt sur la dalle : ce sont des usagers assis qui travaillent ou se restaurent, seuls, ou de petits groupes qui discutent en profitant d’une pause.


Maria Mantzari















Les photos sélectionnées sont des photos représentatives de gens qui fréquentent le parvis de la Défense. Il s’agit d’une série de portraits qui montrent les expressions des visages des gens, leurs sentiments, la manière dont ils perçoivent l’espace et leurs sensations par rapport à la dalle, ceci à travers des scènes de leur vie quotidienne dans un quartier d’affaires.

Des Algériens qui se réjouissent de la victoire de leur pays au foot. Ils crient sur un espace où la majorité de gens ne parlent pas. Il y a une contradiction entre eux et les autres gens.
Trois tsiganes assis sur le parvis pour déjeuner. Une petite pause avant de recommencer à travailler est une scène assez différente du quotidien typique de la Défense. On a l’impression d’être ailleurs que sur le parvis de la Défense même si on est très proche de la sortie du métro Grande Arche.



  Jeunes hommes et femmes qui marchent seuls vers différentes directions. Impression de solitude malgré le grand nombre de piétons.
  Portrait d’une jeune femme du quotidien.
  L’arrivée et le départ des gens sont toujours un moment fort.
  Une figure très typique: un homme bien habillé qui téléphone.

  Portrait d’une jeune femme du quotidien.


Un couple des personnes âgées devant la Grande Arche qui semble d’être perdu et bouleversé par les grandes dimensions de l’espace.          
 
Une musulmane assise devant la sculpture de Miro










Juliette Jounot





La Défense, quartier d’affaire, nœud de transports et centre commercial, est trop peu souvent abordée sous l’angle des usages et des personnes. L’homme est un être surexposé aux regards et au corps de l’autre mais où l’indifférence est générale. Le parvis à l’inverse des  lieux de l’intime. Même si certains ne font qu’y passer et semblent ne laisser aucune trace derrière eux,  la photo permettrait justement de capter les attitudes, les expressions, les visages, les regards qui renseignent sur l’ordinaire des usagers de la dalle. J’ai voulu capter des moments de joies, de bonheur, de solitude, d’exaspération, peut-être de grande tristesse qui traversent notre quotidien. Un enfant effraie les pigeons sur les marches, un autre les monte en courant, une jeune femme mange dans un rayon de soleil, deux hommes discutent avant de prendre le métro ; deux amoureux rient, une femme marche droit devant elle sans se préoccuper des autres… Toutes ces attitudes quotidiennes qui en s’ajoutant les une aux autres forment une journée ordinaire sur le parvis de la Défense.  Etre au plus proche des usagers, ne pas trahir leurs pensées, ne pas embellir ou au contraire critiquer, à aucun moment, je n’ai cherché l’étonnement ou la surprise. J’ai voulu présenter les visages multiples et pourtant si communs de la Défense.