«Personnages » de Miró, la « Grande Arche », « le pouce » de César, « Le Grand Stabile rouge » de Calder. La Défense est un décor, un décor monumental emprunt d’un gigantisme architectural et d’un prestige toponymique.
Marcher pour joindre son lieu de travail, fumer en attendant une connaissance, jouer avec ses parents, lire son journal, téléphoner à son conjoint, s’embrasser, discuter en groupe en regardant l’horizon. La Défense est un lieu de vie, un lieu de vie où se côtoie une multitude d’anonymes aux usages ordinaires, quotidiens et éphémères.
A la fois contenant mis en scène et contenu banalisé, La Défense est une synthèse insaisissable au premier coup d’œil. De par son pouvoir de captation d’une réalité mouvante, l’appareil photo impose au regard une deuxième lecture se révélant nécessaire à la compréhension de ce qui constitue un véritable « grand écart scalaire ». Mais à défaut d’isoler d’un coté les éléments du grandiose et de l’autre ceux de l’infime, la photographie les représente côte-à-côte, évoluant au sein d’un même espace comme les deux faces d’une même médaille.
Les postures de corps et les expressions de visages saisis dans le courant des pratiques sociales matérialisent la dichotomie de La Défense. Cette dernière prend ainsi forme en lieu et place de l’individu. Elle est ainsi renversée.
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